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Anniversaire – 10 ans de festival

2016 : une année charnière

Membre fondateur du Festival sans nom, en charge de la programmation des auteurs, le Mulhousien Hervé Weill sort la boîte à souvenirs. Retour en octobre 2016, où il était déjà question de « changer quelque chose » et de s’orienter vers « un lieu unique ».

L’édition 2016, c’était la dernière à se tenir autour de la place de la Réunion. Vous le saviez déjà, à cette époque ?

Oui, parce que c’était une réflexion commune menée depuis un bout de temps. On était un peu éparpillés au centre de la ville. Les retours des auteurs, ceux qui avaient de la bouteille ou déjà organisé des choses, allaient dans le même sens : le lieu unique était la chose vers laquelle on devait tendre. On a pensé à monter un chapiteau place de la Réunion ; une idée vite abandonnée. Les gens ne le savent peut-être pas, mais les auteurs invités voyagent en première classe, dorment dans un hôtel quatre étoiles… On insiste beaucoup sur la qualité de l’accueil et le chapiteau ne collait pas avec l’image du festival. La réflexion était en tout cas menée, il fallait qu’on change quelque chose.

Aviez-vous prévu une édition sur le même principe que celle de 2015, une suite de « Tout Mulhouse lit du polar » ?

La Ville de Mulhouse est partenaire depuis le départ et l’est toujours. Il se trouve juste que, pendant un moment, on a, en quelque sorte, fusionné. Et c’est ça qui ne collait pas, pour des raisons qui sont propres à l’ADN de chacun. Ça ne tenait ni aux personnes ni à la volonté ou pas de travailler ensemble. Là, on est arrivé à une édition charnière, où on commençait à réfléchir à ce lieu unique et à une indépendance. C’est à ce moment-là qu’on a créé l’association FSN [pour Festival sans nom].

Il fallait rester à Mulhouse ? Trouver un autre endroit dans l’agglo n’était pas une option ?

Cette question, on se l’est posée. Nous avions eu des contacts avec une municipalité, prête à nous accueillir. Mais au final, on est tous mulhousiens, le festival est né à Mulhouse, il y avait la participation de la Ville et cette option a été vite balayée. Et puis nous, on aime bien que les invités, et le public, prennent des photos de Mulhouse. Ça donne une image de la ville qui est sympa. Parce que, quand tu es mulhousien, tu es toujours en train de batailler contre sa mauvaise image. Ça ne changera jamais, ou alors dans très, très longtemps, mais on a toujours l’envie de défendre Mulhouse.

Le festival effectue en 2016 une incursion au Noumatrouff, avec les Whiskey poets…

On s’était dit que ce serait une bonne idée d’écouter le groupe de Roger Jon Ellory, comme il venait à chaque fois et qu’il distribuait des CD à tout le monde en racontant ce qu’il faisait avec The Whiskey poets. Nous n’avons pas renouvelé l’opération, parce qu’organiser des concerts, c’est un autre métier et on n’a pas vocation à ça. Mais c’était l’occasion de lui rendre hommage.

Y avait-il un auteur en particulier qui venait pour la première fois et qui vous a vraiment marqué ?

Je ne sais pas pour les autres mais, pour moi, c’était Hervé Claude : on doit être à peu près de la même génération lui et moi, je l’ai toujours vu à la télévision présenter le journal, la « grand-messe » du 20 h, à l’époque sur Antenne 2. Un type tout à fait charmant, très abordable, que j’avais d’ailleurs oublié à la gare quand il est venu… Il n’était pas très content mais ça s’est vite arrangé !

Une autre anecdote, quelque chose d’insolite, que l’on n’avait pas relevé à l’époque ?

Ceux qui ont assisté à la table ronde du dimanche matin à la bibliothèque Grand-rue, que j’animais, avec le parrain Ian Manook, Michaël Mention et Sonja Delzongle, avaient pu le relever… La veille, il y avait le concert d’Ellory, on est sortis pour manger, boire un verre, un deuxième et, pour une raison dont je ne me souviens sincèrement plus, il s’était passé quelque chose qui avait fait rire beaucoup de monde. On avait à peine commencé, dimanche matin, qu’ils ont été pris d’un fou rire, le vrai fou rire. Ils ne pouvaient plus en placer une. Et comme il y avait beaucoup de monde dans l’assistance, tout le monde était mort de rire. Je voyais le moment de solitude arriver, jusqu’au moment où Ian Manook, qui a bien ri aussi, en boss qu’il est, a pris les choses en main et a commencé à parler. C’était un moment drôle, angoissant pour moi mais, finalement, le patron du polar français était bien là et il a tout réglé.

Propos recueillis par Pierre Gusz
Photo L’Alsace/Vincent Voegtlin

Retour sur dix ans de Festival sans nom (4/10)

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