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Interview des auteurs : Johana Gustawsson

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis une Marseillaise mère de trois vikings émigrée en Suède sur une île du nom de Lidingö, où je sème la mort pour pallier le manque de soleil.

Depuis quand écris-tu et combien de romans as-tu à ton actif ?

J’écris depuis sept ans sous mon nom, et treize si je compte le roman écrit en tant que prête-plume (on se retrouvera de Laëtitia Milot). J’ai cinq romans à mon actif. Oui, j’ai été un peu lente, j’ai eu la bonne idée de faire trois enfants entre temps.

Tu viens tout juste de sortir un roman, l’île de Yule. Peux-tu nous le présenter en quelques lignes ?

Avec plaisir ! Emma Lindhal cogne à la porte d’un manoir sur la petite île de Storholmen, en face de Stockholm. Experte en art pour la prestigieuse maison de vente aux enchères Von Dardel’s, elle doit dresser l’inventaire des œuvres et du mobilier précieux de la famille Gussman, la quatrième plus grande fortune de Suède.  L’île et son manoir ont en fait d’une réputation sulfureuse, car neuf ans plus tôt une adolescente a été retrouvée pendue à un arbre du domaine, les cuisses entaillées, les gros orteils attachés et une paire de ciseaux accrochée autour du cou (oui je sais c’est fun !). Peu après l’arrivée d’Emma, un nouveau meurtre se produit : une jeune femme est découverte sous la glace, morte, et tout laisse penser qu’elle a été victime du même tueur. Avec le commandant Karl Rosén, Emma est entraînée dans une enquête glaçante, beaucoup plus personnelle qu’on pourrait le croire, et plonge malgré elle dans le secret des rites vikings et des sombres amours.  Donc, couvrez-vous bien avant de vous embarquer du côté de chez moi, parce qu’il y fait sacrément froid !

Cette fois, tu as pris le parti de nous emmener chez toi, en Suède. Tu te découvres une passion pour le polar nordique ?

J’ai toujours adoré le polar nordique, mais je ne me doutais pas du tout que j’allais vous en servir un (avec des touches franco-françaises et bien marseillaises, tout de même !). Mais lorsque j’ai appris que l’île voisine de chez moi abritait un manoir prétendument hanté, je n’ai pas résisté ! Je suis allée visiter cette île piétonne et j’ai eu l’impression d’être accompagnée de fantômes, c’était flippant à souhait ! Le manoir délabré qui trône au cœur de Storholmen a été la cerise sur le gâteau…

On retrouve à nouveau un de tes thèmes de prédilection, la maternité. Tu nous en dis un peu plus ?

C’est un thème sans fin, la mère nourricière empoisonneuse, dans lequel j’adore nous plonger. La mère est celle qui enferme ou qui libère. C’est le terreau qui nous forme, mais celui dont on doit s’extraire pour exister. J’adore cette phrase de Khalil Gibran, que ma mère me répétait, lorsque j’étais ado : les parents nous sommes « les arcs par qui nos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés ». Rien n’est plus vrai.

Un petit mot sur les louves du polar ?

C’est un formidable collectif qui propose de donner aux autrices de polar francophones plus de visibilité sur le marché français, afin de percer ce plafond de verre dû au fait que nous sommes encore un deuxième sexe. Mais il ne s’agit pas du tout d’un mouvement du type « Me Too », nos collègues masculins sont au contraire extrêmement solidaires. Je préfère dire qu’il s’agit d’un « Me Also », « moi aussi ».

Est-ce que tu as une anecdote du Festival Sans Nom à nous partager ?

Plein, mais seulement une est racontable : mon plus gros fou rire a eu lieu au FSN, en revenant d’un concert où jouait mon ami RJ Ellory et son groupe. Avec deux de mes potes adorés, Sonja Delzongle et Michaël Mention, nous avons commencé à réécrire les titres de films mythiques en rajoutant un mot… je n’oserai pas dire lequel, mais nous avons ri à nous tordre le ventre !

© : Bruno Levy

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