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Les partenaires du Festival Sans Nom

Zoo de Mulhouse

Brice Lefaux, directeur du zoo de Mulhouse

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Brice Lefaux, je suis vétérinaire et j’ai pris la direction du Parc zoologique et botanique de Mulhouse depuis 2010. Donc je suis le directeur du zoo et vétérinaire spécialisé en animaux exotiques en zoo. J’ai 48 ans et j’ai deux enfants. En ce qui concerne mon parcours, le destin a fait qu’il était marqué depuis mon enfance par un fort attrait pour la faune sauvage et pour les primates en particulier. Ce qui fait que pendant mes études de vétérinaire, j’ai fait un peu de primatologie, à tel point que je suis entré dans la société francophone de primatologie, dont je suis devenu le président pendant plusieurs années.

Et puis, je suis spécialisé en biologie de la conservation, ce qui fait que j’ai travaillé dans deux parcs zoologiques qui sont très actifs dans la conservation : celui de Doué-la-Fontaine dans le Maine-et-Loire et ici au parc zoologique et botanique de Mulhouse, qui est aussi un des leaders de la conservation en France.

Pouvez-vous nous parler de vos actions au sein du zoo de Mulhouse ?

Le parc zoologique et botanique de Mulhouse, depuis les années 80, a développé des programmes de conservation, en élevant des animaux en voie de disparition extrêmement rares, ce qui a permis de monter des programmes européens de conservation qui sont aujourd’hui en lien avec le monde entier et notamment sur la thématique des populations animales dans le milieu naturel. En parallèle, il a été un des tout premiers à monter des programmes de recherche, sur des lémuriens de Madagascar, dans les années 1980, qui sont devenus des programmes de conservation. Le parc zoologique et botanique de Mulhouse est devenu petit à petit un pôle européen de conservation et de connaissance des espèces menacées.

Et ce pôle européen est tel qu’aujourd’hui, nous avons une équipe dédiée à la conservation en parc zoologique. Nous sommes les seuls en France à avoir cette équipe-là. Donc il s’agit d’une action du parc zoologique et botanique de Mulhouse qui ne se voit pas du tout du côté visiteurs en terme de conservation.

Les 21 projets que nous soutenons (la nature, les 8 programmes de conservation et d’élevage dans le zoo, les 88 espèces sur 170 que nous maintenons) nous permettent de réaliser un travail incroyable de recherche et de récolte des données. Aujourd’hui, le zoo est un acteur, un militant de la protection animale et surtout de la biodiversité. Et si je travaille dans un parc zoologique, c’est essentiellement pour ces raisons.

Le parc zoologique et botanique de Mulhouse, même si on ne le sait pas trop, est un leader de la conservation en France, c’est notre rôle. Et le mien en particulier, c’est de concilier cette action de conservation de la continuer et puis d’assurer l’attractivité du parc en termes touristiques. Nous sommes le premier site touristique du Haut-Rhin, le troisième d’Alsace, nous avons aussi un engagement par rapport à Mulhouse Alsace Agglomération, parce que le zoo est un parc public.

Cette notion publique est bien importante parce qu’elle est à but non lucratif. Nous ne dépendons pas des visites du zoo. C’est bien si nous avons beaucoup de visiteurs, mais ce n’est pas pour ça que nous nous enrichissons. Nous sommes à but non lucratif.

Le zoo est donc à ne pas confondre avec un parc d’attractions.

C’est même l’opposé du parc d’attractions ! Notre objectif n’est pas de répondre à 100% aux demandes des visiteurs, mais de leur proposer un parcours pédagogique comme sur le changement de comportement ou le fait de consommer différemment. Nous avons une mission qui est liée à notre vision de ce que nous sommes : ce pôle européen de conservation. Et pour ça, nous devons absolument faire passer des messages qui sont essentiels à la préservation de la biodiversité ici, chez nous, mais aussi dans nos milieux du réel, dans le monde entier.

Est-ce que la conservation des espèces était déjà l’idée des fondateurs du zoo à l’origine ?

A l’origine, le but était de montrer l’exotisme. C’était le divertissement, l’exotisme comme source d’évasion, comme la magie du cinéma ou du théâtre. Donc, c’était plutôt la notion de spectacle, au sens spectaculaire, en présentant des espèces qu’on n’avait pas l’habitude de voir. Plutôt qu’une vache ou un chien, c’était un lama ou un flamant rose. Et à la base, en fait, dans la fin du XIXe siècle, lorsque le parc a été créé par la Société Industrielle de Mulhouse, l’idée était vraiment, de façon très philanthropique et paternaliste, d’offrir le dimanche, aux ouvriers et à la classe moyenne mulhousienne, un moment de divertissement.

Très longtemps, c’était un lieu de fête. Il y avait un kiosque, on faisait de la musique. On venait à l’Auberge du Zoo pour y déjeuner, puis faire la visite de ces arbres parce que ça a toujours été un jardin botanique incroyable et en même temps, de ces animaux très exotiques. Donc, on était dans une notion de divertissement.

La notion de conservation est arrivée finalement dans les années 70, parce que c’est là où on a commencé à avoir les vrais premiers effets de la perte d’habitat et de la diminution de certaines espèces, de la surexploitation des ressources, de la pollution humaine et les premières manifestations du changement climatique.

Le parc zoologique est à l’image de la société. Aujourd’hui, par exemple, nous concilions le bien-être individuel de chaque animal et la préservation d’une population, d’une espèce donnée. Nous avons une charte bien être, avec une série d’engagements qui permet à chacun au sein du parc, depuis la personne d’accueil jusqu’au vétérinaire, de s’engager pour le meilleur bien-être possible pour les animaux. Il y a vingt ans, ça ne semblait pas nécessaire.

Parlons maintenant de polar. Vous êtes partenaire du Festival Sans Nom. Quel est le dernier polar que vous avez lu ?

C’est Erectus, l’armée de Darwin, le tome 2 de Xavier Müller. Je l’ai lu il y a à peine une semaine et je l’ai aimé. Pour moi, le polar à titre individuel, c’est une manière de m’évader assez rapidement. Comment expliquer ça ? Il y a le suspense qui me tient vraiment à cœur et j’ai commencé très jeune. Je suis un fan d’Agatha Christie. Ce n’est pas le côté noir qui m’intéressait mais le suspense et l’agencement des idées.
Quand on tourne les pages, parce qu’on a envie de connaître la suite, ça, c’est ce qui m’émoustille. C’est magique ! Je lis beaucoup, je lis constamment et je peux lire plein de choses différentes dans des domaines différents.
J’aime retourner dans mon bouquin le soir pour avoir la suite et découvrir comment ça va se passer.

Comment avez-vous découvert le Festival Sans Nom ?

J’ai découvert le Festival Sans Nom avec ma femme. Nous faisions des achats au centre-ville et nous avons vu qu’il y avait un festival du polar. Nous sommes entrés dans une salle et nous avons vu plein d’auteurs que nous ne connaissions pas du tout et nous sommes tombés sur Ian Manook. Nous venions de lire son livre. Que faisait-il là ? Il était possible de le voir à Mulhouse ! Et du coup, nous avons acheté son dernier livre qu’il nous a dédicacé. Pour moi, c’était magique, vraiment.

Entretien réalisé par Dominique Meunier

 

Pour tout renseignement sur le zoo de Mulhouse : https://www.zoo-mulhouse.com/

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